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.Cet autre, c est le seigneur Faruskiar.Après avoir troué lesrangs des assaillants, il les a repoussés hors de la voie en dépitdes coups dirigés contre lui& Le voici devant le chef des ban-dits& il lève le bras& il le frappe de son kandjiar en pleine poi-trine&Aussitôt la troupe de battre en retraite, sans même prendrela peine d enlever ses morts et ses blessés.Les uns détalent parla plaine, les autres disparaissent au plus profond des halliers.Les poursuivre, à quoi bon, puisque la lutte est terminée à notreavantage ?& Et, j ose le dire, sans l admirable valeur du seigneurFaruskiar, je ne sais s il fût resté un seul de nous pour racontercette histoire !Cependant le chef des bandits n est pas mort, bien que lesang coule en abondance de sa poitrine&Et alors nous sommes témoins d une scène que jen oublierai jamais, une scène qui est toute dans l attitude despersonnages.Le chef est tombé, un genou à terre, une main dressée,l autre appuyée sur le sol.Le seigneur Faruskiar est debout près de lui, le dominantde sa haute taille& 229 Soudain cet homme se redresse dans un dernier effort, sonbras menace son adversaire& il le regarde&Un dernier coup de kandjiar lui traverse le cSur.Le seigneur Faruskiar se retourne alors, et, en langue russe,d une voix parfaitement calme :« Ki-Tsang est mort, dit-il, et périssent comme lui tousceux qui s armeront contre le Fils du Ciel ! » 230 CHAPITRE XXIAinsi, c était Ki-Tsang qui venait d attaquer le train duGrand-Transasiatique sur les plaines du Gobi ! Le pirate duYunnan avait appris qu un wagon, contenant de l or et des pier-res précieuses d une valeur énorme, faisait partie de ce train !&Et peut-on s en étonner, puisque les journaux, même ceux deParis, avaient publié ce fait-divers depuis plusieurs jours ? AussiKi-Tsang avait-il eu le temps de préparer son coup, d enleverune partie des rails pour intercepter la circulation, et il auraitprobablement réussi à s emparer du trésor impérial, après avoirmassacré les voyageurs, si le seigneur Faruskiar ne l eût abattu àses pieds.Voilà donc pourquoi notre héros s était montré si in-quiet depuis le matin !& S il surveillait le désert avec tantd obstination, c est qu il avait été prévenu des projets de Ki-Tsang par le dernier Mongol monté en wagon à Tchertchen !&En tout cas, nous n avons plus rien à craindre désormais de ceKi-Tsang.L administrateur de la Compagnie a fait justice dubandit, justice expéditive, j en conviens.Mais nous sommesau milieu des déserts de la Mongolie, où le jury ne fonctionnepas encore heureusement pour les Mongols.« Eh bien, dis-je au major, j espère que vous êtes revenu devos soupçons à l égard du seigneur Faruskiar ? Dans une certaine mesure, monsieur Bombarnac !& »Dans une certaine mesure ?& Diable, il est difficile, le ma-jor Noltitz !Mais allons au plus pressé et comptons nos victimes. 231 Il y a, de notre côté, trois morts y compris l officier chinois,plus une douzaine de blessés, dont quatre grièvement, les autresassez légèrement, pour qu ils puissent continuer le voyage jus-qu à Pékin.Popof s en tire avec une éraflure, M.Caterna avecune égratignure que Mme Caterna veut panser elle-même.Le major a fait transporter les blessés dans les wagons, et illeur donne tous les soins que permettent les circonstances.Ledocteur Tio-King a offert ses services, mais on paraît lui préférerun médecin de l armée russe, et je le comprends.Quant à ceuxde nos compagnons qui ont succombé, il est convenu qu ils se-ront ramenés à la prochaine station, où on leur rendra les su-prêmes devoirs.En ce qui concerne les bandits, ils ont abandonné leursmorts.Nous les recouvrirons d un peu de sable, et tout sera dit.Au point de la ligne où il s est arrêté, le train se trouve àune distance à peu près égale de Tcharkalyk et de Tchertchen,les deux seules stations où il soit possible de se procurer dessecours.Le malheur, c est qu elles ne sont plus en communica-tion télégraphique, Ki-Tsang ayant abattu les poteaux en mêmetemps qu il enlevait les rails.Donc la discussion sur le meilleur parti qu il convenait deprendre n a pas été de longue durée.Et, tout d abord, puisque la locomotive est sortie des der-niers rails, il s agit de l y remettre ; puis, la voie étant interrom-pue, le plus simple sera de rebrousser le train jusqu à Tchert-chen, où il attendra que les ouvriers de la Compagnie aient réta-bli la circulation, laquelle, avant quarante-huit heures, pourraêtre reprise dans les conditions normales.On se met à l Suvre sans perdre un instant.Les voyageursne demandent qu à venir en aide à Popof et aux agents qui ont à 232 leur disposition quelques outils, entre autres des crics, des le-viers, des marteaux, des clefs anglaises.Aussi parvient-on, nonsans peine, à replacer sur les rails le tender et la locomotive,après trois heures de travail.Le plus difficile est fait.À présent, machine en arrière et àpetite vitesse, le train va pouvoir revenir à Tchertchen.Mais quede temps perdu, que de retards ! Aussi quelles récriminations denotre baron allemand, que de donner vetter, de teufels et autresjurons germaniques s échappent de sa bouche !J ai omis de dire qu aussitôt la déroute des bandits, lesvoyageurs, moi le premier, nous avons tenu à remercier le sei-gneur Faruskiar.Ce héros a reçu nos remerciements avec toutela dignité d un Oriental.« Je n ai fait que mon devoir d administrateur de la Com-pagnie », a-t-il répondu non sans une modestie pleine de no-blesse.Puis, sur son ordre, les Mongols ont pris leur part de la be-sogne
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