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. À Bourges ? Oui, il n a pas à se plaindre, que diable ! Bourges est lacapitale du roi Charles VII.Comment ! vous ne saviez pas cela ?C est connu depuis hier de tout Paris, et avant-hier la chose avaitdéjà transpiré à la Bourse, car M.Danglars (je ne sais point parquel moyen cet homme sait les nouvelles en même temps quenous), car M.Danglars a joué à la hausse et a gagné un million. Et vous, un ruban nouveau, à ce qu il paraît ; car je vois unliséré bleu ajouté à votre brochette ? Heu ! ils m ont envoyé la plaque de Charles III, réponditnégligemment Debray. Allons ne faites donc pas l indifférent, et avouez que lachose vous a fait plaisir à recevoir. Ma foi, oui, comme complément de toilette, une plaque faitbien sur un habit noir boutonné, c est élégant. Et, dit Morcerf en souriant, on a l air du prince de Galles oudu duc de Reichstadt. Voilà donc pourquoi vous me voyez si matin, très cher. Parce que vous avez la plaque de Charles III et que vousvouliez m annoncer cette bonne nouvelle ? 207   Non ; parce que j ai passé la nuit à expédier des lettres :vingt-cinq dépêches diplomatiques.Rentré chez moi ce matin aujour, j ai voulu dormir ; mais le mal de tête m a pris, et je me suisrelevé pour monter à cheval une heure.À Boulogne, l ennui et lafaim m ont saisi, deux ennemis qui vont rarement ensemble, etqui cependant se sont ligués contre moi : une espèce d alliancecarlos républicaine ; je me suis alors souvenu que l on festinaitchez vous ce matin, et me voilà : j ai faim, nourrissez-moi ; jem ennuie, amusez-moi. C est mon devoir d amphitryon, cher ami », dit Albert ensonnant le valet de chambre, tandis que Lucien faisait sauter, avecle bout de sa badine à pomme d or incrustée de turquoise, lesjournaux dépliés.« Germain, un verre de xérès et un biscuit.Enattendant, mon cher Lucien, voici des cigares de contrebande,bien entendu ; je vous engage à en goûter et à inviter votreministre à nous en vendre de pareils, au lieu de ces espèces defeuilles de noyer qu il condamne les bons citoyens à fumer. Peste ! je m en garderais bien.Du moment où ils vousviendraient du gouvernement vous n en voudriez plus et lestrouveriez exécrables.D ailleurs, cela ne regarde point l intérieur,cela regarde les finances : adressez-vous à M.Humann, sectiondes contributions indirectes, corridor A, n° 26. En vérité, dit Albert, vous m étonnez par l étendue de vosconnaissances.Mais prenez donc un cigare ! Ah ! cher vicomte, dit Lucien en allumant un manille à unebougie rose brûlant dans un bougeoir de vermeil et en serenversant sur le divan, ah ! cher vicomte, que vous êtes heureuxde n avoir rien à faire ! En vérité, vous ne connaissez pas votrebonheur ! 208   Et que feriez-vous donc, mon cher pacificateur deroyaumes, reprit Morcerf avec une légère ironie, si vous ne faisiezrien ? Comment ! secrétaire particulier d un ministre, lancé à lafois dans la grande cabale européenne et dans les petites intriguesde Paris ; ayant des rois, et, mieux que cela, des reines à protéger,des partis à réunir, des élections à diriger ; faisant plus de votrecabinet avec votre plume et votre télégraphe, que Napoléon nefaisait de ses champs de bataille avec son épée et ses victoires ;possédant vingt-cinq mille livres de rente en dehors de votreplace ; un cheval dont Château-Renaud vous a offert quatre centslouis, et que vous n avez pas voulu donner ; un tailleur qui ne vousmanque jamais un pantalon ; ayant l Opéra, le Jockey-Club et lethéâtre des Variétés, vous ne trouvez pas dans tout cela de quoivous distraire ? Eh bien, soit, je vous distrairai, moi. Comment cela ? En vous faisant faire une connaissance nouvelle. En homme ou en femme ? En homme. Oh ! j en connais déjà beaucoup ! Mais vous n en connaissez pas comme celui dont je vousparle. D où vient-il donc ? du bout du monde ? De plus loin peut-être. Ah diable ! j espère qu il n apporte pas notre déjeuner ? 209   Non, soyez tranquille, notre déjeuner se confectionne dansles cuisines maternelles.Mais vous avez donc faim ? Oui, je l avoue, si humiliant que cela soit à dire.Mais j aidîné hier chez M.de Villefort ; et avez-vous remarqué cela, cherami ? on dîne très mal chez tous ces gens du parquet ; on diraittoujours qu ils ont des remords. Ah ! pardieu, dépréciez les dîners des autres, avec celaqu on dîne bien chez vos ministres. Oui, mais nous n invitons pas les gens comme il faut, aumoins ; et si nous n étions pas obligés de faire les honneurs denotre table à quelques croquants qui pensent et surtout qui votentbien, nous nous garderions comme de la peste de dîner chez nous,je vous prie de croire. Alors, mon cher, prenez un second verre de xérès et unautre biscuit. Volontiers, votre vin d Espagne est excellent ; vous voyezbien que nous avons eu tout à fait raison de pacifier ce pays-là. Oui, mais don Carlos ? Eh bien, don Carlos boira du vin de Bordeaux et dans dixans nous marierons son fils à la petite reine. Ce qui vous vaudra la Toison d or, si vous êtes encore auministère. Je crois, Albert, que vous avez adopté pour système cematin de me nourrir de fumée. 210   Eh ! c est encore ce qui amuse le mieux l estomac,convenez-en ; mais, tenez, justement j entends la voix deBeauchamp dans l antichambre, vous vous disputerez, cela vousfera prendre patience. À propos de quoi ? À propos de journaux. Oh ! cher ami, dit Lucien avec un souverain mépris, est-ceque je lis les journaux ! Raison de plus, alors vous vous disputerez bien davantage. M.Beauchamp ! annonça le valet de chambre. Entrez, entrez ! plume terrible ! dit Albert en se levant et enallant au-devant du jeune homme.Tenez, voici Debray qui vousdéteste sans vous lire, à ce qu il dit du moins. Il a bien raison, dit Beauchamp, c est comme moi, je lecritique sans savoir ce qu il fait.Bonjour, commandeur. Ah ! vous savez déjà cela, répondit le secrétaire particulieren échangeant avec le journaliste une poignée de main et unsourire. Pardieu ! reprit Beauchamp [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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