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.C'est donc avoir vécu! c'est donc avoir été!Dans la joie et l'amour et la félicitéC'est avoir eu sa part! et se plaindre est folie.Voilà de quel nectar la coupe est remplie!Hélas! naître pour vivre en désirant la mort!Grandir en regrettant l'enfance où le coeur dort,Vieillir en regrettant la jeunesse ravie,Mourir en regrettant la vieillesse et la vie!XVIII.Sed satis est jam posse mori.LUCAIN 32 Les feuilles d'automneOù donc est le bonheur, disais-je? Infortuné!Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l'avez donné!XIX.Le toit s'égaie et rit.ANDRÉ CHÉNIER.Lorsque l'enfant paraît, le cercle de familleApplaudit à grands cris; son doux regard qui brilleFait briller tous les yeux,Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,Innocent et joyeux.Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembreFasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambreLes chaises se toucher,Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mèreTremble à le voir marcher.Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âmeQui s'élève en priant;L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrieEt les poètes saints! la grave causerieS'arrête en souriant.La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heureOù l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,L'onde entre les roseaux,Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,Sa clarté dans les champs éveille une fanfareDe cloches et d'oiseaux!Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaineQui des plus douces fleurs embaume son haleineQuand vous la respirez;Mon âme est la forêt dont les sombres ramuresS'emplissent pour vous seul de suaves murmuresEt de rayons dorés!Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,Car vos petites mains, joyeuses et bénies,N'ont point mal fait encor;Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,Tête sacrée! enfant aux cheveux blonds! bel angeÀ l'auréole d'or!XIX.Le toit s'égaie et rit.ANDRÉ CHÉNIER.33 Les feuilles d'automneVous êtes parmi nous la colombe de l'arche.Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche;Vos ailes sont d'azur.Sans le comprendre encor vous regardez le monde.Double virginité! corps où rien n'est immonde,Âme où rien n'est impur!Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,Ses pleurs vite apaisés,Laissant errer sa vue étonnée et ravie,Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vieEt sa bouche aux baisers!Seigneur! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,Frères, parents, amis, et mes ennemis mêmeDans le mal triomphants,De jamais voir, Seigneur! l'été sans fleurs vermeilles,La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,La maison sans enfants!XX.Beau, frais, souriant d'aise à cette vie amère.Sainte-Beuve.Dans l'alcôve sombre,Près d'un humble autel,L'enfant dort à l'ombreDu lit maternel.Tandis qu'il repose,Sa paupière rose,Pour la terre close,S'ouvre pour le ciel.Il fait bien des rêves.Il voit par momentsLe sable des grèvesPlein de diamants,Des soleils de flammes,Et de belles damesQui portent des âmesDans leurs bras charmants.Songe qui l'enchante!Il voit des ruisseaux.Une voix qui chanteSort du fond des eaux.Ses sSurs sont plus belles.Son père est près d'elles.XX.Beau, frais, souriant d'aise à cette vie amère.Sainte-Beuve.34 Les feuilles d'automneSa mère a des ailesComme les oiseaux.Il voit mille chosesPlus belles encor;Des lys et des rosesPlein le corridor;Des lacs de déliceOù le poisson glisse,Où l'onde se plisseÀ des roseaux d'or!Enfant, rêve encore!Dors, ô mes amours!Ta jeune âme ignoreOù s'en vont tes jours.Comme une algue morteTu vas, que t'importe!Le courant t'emporte,Mais tu dors toujours!Sans soin, sans étude,Tu dors en chemin;Et l'inquiétude,À la froide main,De son ongle arideSur ton front candideQui n'a point de ride,N'écrit pas : Demain!Il dort, innocence!Les anges sereinsQui savent d'avanceLe sort des humains,Le voyant sans armes,Sans peur, sans alarmes,Baisent avec larmesSes petites mains.Leurs lèvres effleurentSes lèvres de miel.L'enfant voit qu'ils pleurentEt dit : Gabriel!Mais l'ange le touche,Et, berçant sa couche,Un doigt sur sa bouche,Lève l'autre au ciel!Cependant sa mère,Prompte à le bercer,Croit qu'une chimèreXX.Beau, frais, souriant d'aise à cette vie amère.Sainte-Beuve.35 Les feuilles d'automneLe vient oppresser.Fière, elle l'admire,L'entend qui soupire,Et le fait sourireAvec un baiser.XXI.Tout est en harmonie avec moi de ce qui est en harmonie avec toi, ô monde; rien ne me vient trop tôt ou troptard de ce qui vient à point pour toi; tout m'est fruit de ce qu'apportent tes saisons, ô nature; de toi touteschoses; en toi toutes choses; vers toi toutes choses.MARC-AURÈLE.Parfois, lorsque tout dort, je m'assieds plein de joieSous le dôme étoilé qui sur nos fronts flamboie;J'écoute si d'en haut il tombe quelque bruit;Et l'heure vainement me frappe de son aileQuand je contemple, ému, cette fête éternelleQue le ciel rayonnant donne au monde la nuit!Souvent alors j'ai cru que ces soleils de flammeDans ce monde endormi n'échauffaient que mon âme;Qu'à les comprendre seul j'étais prédestiné;Que j'étais, moi, vaine ombre obscure et taciturne,Le roi mystérieux de la pompe nocturne;Que le ciel pour moi seul s'était illuminé!XXII.À UNE FEMMEC'est une âme charmante.DIDEROT
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