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.Chénar avait pris soin de se déplacer dans un char appartenant à son allié Méba ; un serviteur muet conduisait le véhicule.Le mage salua Chénar avec déférence.Ce dernier, comme lors de leur précédente rencontre, éprouva un malaise ; le Libyen, au profil d’oiseau de proie, avait un regard glacial.Les yeux vert sombre, le nez proéminent, les lèvres très minces, il ressemblait davantage à un démon qu’à un homme.Pourtant, sa voix et ses attitudes étaient empreintes de douceur, et l’on aurait pu croire, par moments, que l’on devisait avec quelque vieux prêtre au discours rassurant.— Pourquoi cette convocation, Ofir ? Je n’apprécie guère ce genre de procédé.— Parce que j’ai continué à travailler pour notre cause, Seigneur.Vous ne serez pas déçu.— Je l’espère pour vous.— Si vous voulez bien me suivre… Ces dames nous attendent.Chénar avait offert cette demeure au mage pour qu’il y pratique sa sorcellerie en toute tranquillité et favorise ainsi sa conquête du pouvoir.Bien entendu, le frère aîné de Ramsès avait pris la précaution de faire mettre la maison au nom de sa sœur, Dolente.Que d’alliés précieux, exploitables à souhait… Acha, l’ami d’enfance du roi et comploteur de génie, le marchand syrien Raia, espion hittite habile entre tous, et à présent cet Ofir que lui avait présenté le naïf Méba, ex-ministre des Affaires étrangères dont il avait pris la place en lui faisant croire que l’initiative de son éviction venait de Ramsès.Ofir incarnait un monde étrange et dangereux dont Chénar se méfiait, mais dont le pouvoir de nuire ne lui semblait pas à dédaigner.Ofir se prétendait la tête pensante d’un projet politique consistant à faire revivre l’hérésie d’Akhénaton, à instaurer le culte du dieu unique, Aton, comme religion d’État, et à placer sur le trône d’Egypte une obscure descendante du roi fou.Chénar avait laissé entendre à Ofir qu’il approuvait l’expansion de sa secte dont le message pouvait séduire Moïse.C’est pourquoi le sorcier était entré en contact avec l’Hébreu, afin de lui prouver qu’ils poursuivaient un idéal commun.Chénar pensait qu’une opposition intérieure, même minime, serait un obstacle de plus pour Ramsès.Le moment venu, il se débarrasserait de tous ses alliés encombrants, car un homme de pouvoir ne devait pas avoir de passé.Hélas, Moïse avait commis un meurtre et s’était enfui.Sans l’appui des Hébreux, Ofir n’avait aucune chance de rassembler un nombre suffisant de partisans d’Aton pour déstabiliser Ramsès.Certes, le mage avait prouvé ses compétences en contrariant l’accouchement de Néfertari, au point de mettre en péril son existence et celle de sa fille Méritamon.Mais l’une et l’autre étaient toujours vivantes.Bien que la reine fût dans l’incapacité de mettre au monde un autre enfant, la magie de la maison royale avait vaincu celle du Libyen.Ofir devenait inutile, voire gênant ; aussi, lorsqu’il avait reçu son message le priant de se rendre d’urgence à Memphis, Chénar songeait-il à l’éliminer.— Notre hôte est arrivé, annonça Ofir à deux femmes assises dans la pénombre, et se tenant par la main.La première était Dolente, sa sœur, une brune perpétuellement lasse ; la seconde, Lita, une blonde potelée, qu’Ofir présentait comme la petite-fille d’Akhénaton.Chénar la considérait comme une attardée mentale, soumise à la volonté du mage noir.— Ma chère sœur se porte-t-elle bien ?— Je suis heureuse de te voir, Chénar.Ta présence prouve que nous sommes sur le bon chemin.En vain Dolente et Sary, son époux, avaient-ils espéré que Ramsès leur accorderait une position privilégiée à la cour.Déçus, ils avaient comploté contre le roi.Il avait fallu l’intervention conjuguée de Touya, la reine mère, et de Néfertari, la grande épouse royale, pour que Ramsès se montrât clément après la découverte de leurs intrigues.Ancien précepteur de Ramsès, Sary avait été réduit à l’état de contremaître ; aigri et hargneux, il s’était acharné sur les briquetiers hébreux.A force d’injustices et de turpitudes, il avait provoqué la colère de Moïse et attiré sa propre mort.Quant à Dolente, elle était tombée sous le charme d’Ofir et de Lita.La grande femme brune ne jurait plus que par Aton, le dieu unique, et militait pour le retour de son culte et la déchéance de Ramsès, pharaon impie [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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